Une dizaine d’année avant le phonographe d’Edison, un français, Édouard-Léon Scott de Martinville avait inventé une machine à noter les sons, le phonautographe. Une équipe américaine dirigée par les chercheurs Giovannoni et Feaster a retrouvé dans la bibliothèque de l’Académie des sciences, ce bref fragment de « Au clair de la lune », chanté par une voix de femme en 1860… Hélas, le phonautographe ne permettait pas de réécouter les sons et il a fallu un ordinateur pour reconstituer celui-ci.
Scott de Martinville est un personnage attachant, il était typographe dans une imprimerie et s’est ruiné pour mettre au point un appareil qui ne lui a guère valu de reconnaissance. Il a également été libraire, rue Vivienne à Paris, et auteur de brochures. D’une famille d’aristocrates ruinés, il a baigné dès l’enfance dans l’invention, puisque son père tentait de mettre au point des dirigeables.
On doit pouvoir écouter le son fantôme grâce à ce lien : 1860v2.mp3 Il a les mêmes qualités spectrales que ces anciennes photos où les personnages ne sont que des tracés vagues, car ils sont passés trop vite pour impressionner la plaque.
Une image du phonautographe, tiré des Merveilles de la science, ou Description populaire des inventions modernes, T. 6, de Louis Figuier, vers 1867 :