J’ai osé une traduction de ce poème célèbre publié en 1949, parce que celle que l’on trouve le plus couramment sur Internet ne me satisfait pas avec ses « règlements pour Jim Crow » ou ses marques d’oralité, absentes me semble-t-il de l’original américain. Pour le lire en anglais, c’est ici ; pour l’écouter, dit par Langston Hughes, avec une variante, c’est là.
Je reprends ma vie en main
Et l’emporte avec moi
Et la pose à
Chicago, Detroit,
Buffalo, Scranton,
Au Nord et à l’Est, n’importe où
— plutôt qu’au Dixieland.
Je reprends ma vie en main
Et l’emporte par le train
à Los Angeles, Bakersfield
Seattle, Oakland, Salt Lake,
Au Nord et à l’Ouest, n’importe où
— plutôt qu’au sud.
Je ne supporte plus
Les lois « Jim Crow »
Les gens cruels
Et peureux
Qui lynchent et s’enfuient
Qui ont peur de moi
Comme moi d’eux.
Je reprends ma vie en main
Et l’emporte au loin
Avec un aller simple
— Monté vers le Nord,
Filé à l’Ouest,
Parti !
Langston Hughes, « One-Way Ticket », 1949