Le bouleau, son nom latin betula viendrait du celte ?
Pour Pline l’Ancien, c’était un arbre très blanc de la Gaule
Barbare et chevelue, poussant là-bas, au bord de l’eau
En pays froid, vaste, lugubre et continental
Aujourd’hui, on ne se mettra pas au pin pour la planche
Mais à un baliveau plus pâle, plus fluet, plus élancé
Sève et goudron, branches flexibles, feuilles mobiles
Mais au bouleau, dont le nom latin bettula viendrait du celte
Bois blanc, « blanc bois », disent les forestiers, vite poussé
Betula aurait donné le trop court boul en vieux français
Le génie de la langue l’a prolongé d’un suffixe en – eau
Pour Pline l’Ancien, c’était un arbre très blanc de la Gaule
Pour nous, serait-ce, brodé de noir, un arbre septentrional
Scandinave, russe ou polonais, dont l’écorce fournirait
Toit de hutte, cuir de chaussures, papier à runes primordial
Barbare et chevelu, poussant là-bas, au bord de l’eau ?
Pourtant, il vient, il monte ici aussi, en sable ou tourbe
Pourvu qu’il y ait parfois de la neige et toujours de l’eau
Pointant plus au nord, vers les brumes et les frimas
En pays froid, vaste, lugubre et continental
Moi, j’ai toujours assez de verges pour me battre
Et l’écorce, j’en ferais, imperméabilisé au bitume, un canot
Les branches, j’en ferais plutôt un balai de rameaux
Pour écarter, effacer les scories de ce rondeau
Du bouleau