Une nouvelle, un éloge de la fiction et deux déclarations d’amour et d’estime pour des écrivains méconnus ont été accueillis dans les pages du premier numéro de KWAK, la revue de fiction des éditions du Panama.
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Répons, en lisant Max Jacob
Je me déclare détruit, déserté… Je noie les mots nés en surplus ; je les mets dans un sac avec une grosse pierre et je les jette au lac.
J’ai besoin, toujours, d’apprendre la liberté, la légèreté ; il me faudrait une science de l’affranchissement.
Plusieurs fois j’ai pensé, plusieurs fois j’ai dit que j’écrivais comme d’autres bâtissent des cathédrales en allumettes. Obstiné, minutieux, isolé… Aujourd’hui, forcément, je me pose la question du feu (une épreuve de plus).
Vladimir Plomb (inédit)
Honneur à Henri Michaux, en juillet
« Ne désespérez pas, faites infuser davantage. »
Henri Michaux, Tranches de savoir
Les spadassins
France, la fin du XVI° siècle: Antonio Zampini entre au service de Guillaume Du Prat, baron de Vitteaux, dont il devient l’homme de main et le chroniqueur. Il raconte ces vingt années de combat enragés, de fuites, de complots et de cavalcades, dans le tourbillon des guerres de religion. Vitteaux et son ombre fidèle, Zampini, s’engagent du coté du roi et des catholiques, mais ils sont plutôt des mercenaires prêts à tout, menant une vie de ripailles et de défis, entourés par une petite troupe de compagnons aussi fous et courageux qu’eux. C’est une succession d’équipées hasardeuses, qui les mènent de prisons en châteaux, de la cour du roi à la boue des champs de bataille, de Paris à Toulouse, à Rome ou à Anvers. Vitteaux est habité par une fureur permanente, par une haine familiale, inextinguible, qui le conduit aux expéditions les plus folles, aux déroutes les plus noires.
Batailles, retournements d’alliance, coups de théâtre et coups de tête: le récit bondit, virevolte, porté par un souffle sombre et mystérieux.
Une page de manuscrit
Votre Horoscope
Pour ces horoscopes-ci, ne vous fiez pas à l’arbitraire d’une date. Qui vous a dit que vous étiez né ce jour-là ? Écoutez le signe qui vous parle le plus nettement.
Lion
Vous reviendrez chez vous par le même chemin et pourtant le chemin sera différent ; sous les apparences de l’identique tout sera neuf.
Lys
La volonté occulte qui bridait votre espace et gênait votre mouvement, soudain se relâchera. N’opprimera plus. Nouvelle ampleur des gestes et nouvelle aisance de la respiration.
Vierge
Une commotion dans les étoiles a changé votre signe astrologique. Ce qui était écrit a été effacé, ce qui se pétrifiait redevient fluide.
Serpent
La malédiction qui transformait en or froid et muet tout ce que vous touchiez est enfin levée. À vous l’eau, le pain, la peau…
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La place du mort
Impasse des Lilas, rue du Pont, allée des Roses : blocs d’immeubles qui se ressemblent tous. Quand il ne s’occupe pas de l’entretien du jardin public, à côté de la bibliothèque municipale, il reste dans son studio du premier étage. Ou il regarde la télé, ou il la regarde, elle. Il en sait assez pour éteindre les lampes quand il l’observe. De sa fenêtre, il peut voir une partie de la cuisine salle à manger, avec la cheminée, et sa chambre quand les rideaux ne sont pas tirés. Elle habite dans le bloc d’en face, de l’autre côté de la rue. Elle est belle, bien sûr, elle a un visage d’ange d’église. Continuer la lecture de « La place du mort »
Biographie
Né en 1964, Jean-Baptiste Evette a passé son enfance à Paris ; il a écrit ses premières histoires vers l’âge de dix-sept ans mais a attendu dix ans avant d’oser les proposer à un éditeur. Lecteur assidu de romans policiers, d’aventures, de mémoires historiques ou de poésie, il écrit lentement, se documente beaucoup. Il est fasciné par la question du personnage de roman. Jean-Baptiste Evette habite dans le Perche, il est également traducteur de romans anglophones.
(Photo Pierre-Alain Touge)