Ce déjour de ma dévie… J’incomprends… Je désécris.
En mai, il sera plus facile d’être nihiliste
Sur la toile, on trouve parfois des pages traduites par des logiciels, qui créent une poésie agrammaticale, ridicule et machinique. « N’importe quel non-sens servira » dit ce texte involontairement prophétique.
En littérature
Du mystère de Charles Dickens d’Edwin Drood : les « Miss Twinkleton (dans son état d’amateur d’existence) s’est contribués et un pâté en croûte de veau à un pique-nique. »
En roman Emma de Jane Austen au pique-nique de colline de boîte qui s’est avéré être une déception endolorie, Churchill franc a dit à Emma : « nos compagnons sont excessivement stupides. Que devons-nous les faire au rouse ? N’importe quel non-sens servira. »
En pique-nique de Fernando Arrabal dans le domaine le jeune et inexpérimenté soldat Zepo est rendu visite inopinément par ses parents dévoués. En dépit de l’arrangement de guerre ils ont un pique-nique gai ensemble.
Le pique-nique utopique de bord de la route de roman par Boris et Arkady Strugatsky, qui a été écrit en 1972, était la source pour le film Stalker (1979) par Andrei Tarkovsky. Le roman est au sujet d’une « zone » mystérieuse remplie d’objets façonnés extraterrestres étranges et souvent mortels, qui sont théorisés par quelques scientifiques pour être les ordures d’un « pique-nique » étranger sur terre.
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Deux pages d’un journal de 2005, temporairement
mercredi 2 novembre 2005
La potion que je sers est-elle trop amère ? Trop salée ? La date limite de consommation est-elle passée ?
Le fou d’écriture, le danseur de corde, l’avaleur de sabres, le cracheur de feu, il faut qu’il soit un cirque à lui tout seul… Il faut que l’écriture s’affranchisse et que la ponctuation erronée et faiblarde devienne le rythme véritable d’une nouvelle voix.
Mégalomanie mon amie… Où est passé le fou d’écriture ? On rapporte qu’il aurait existé… Qu’il serait passé par là… Le moine Citrouille amère s’est perdu sur les flancs du mont Fuji.
Quelqu’un a cru que cette grotte y menait.
Des gammes sans exigences et sans but, pur essai de virtuosité ?
Feuilles d’automne lissées au fer à repasser.
Quelque chose de brut, quelque chose de vrai ?
Suivez-moi de l’autre côté du miroir disait l’autre… N’oubliez pas d’éteindre la lumière quand vous serez sortis, quand la musique sera finie.
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Toutes ces années avant de découvrir la poésie de Benjamin Fondane
La tempête va tout balayer — qu’elle vienne !—
Plus l’écume d’un seul oiseau
entre moi-même et le regard.
Le grand vent se pose partout,
il vérifie la solidité des astres —
mais où est-il passé l’espace ?
La solitude vient — est-ce bien la dernière ?
Quelqu’un déjà tourne de l’œil
dans un naufrage sans mémoire.
Voici que des soleils très mûrs
marquent l’éveil des insomnies
— mais où est-il passé le temps ?
Je sens qu’il faudra être grand
dans cette solitude vierge
que vient de balayer le vent —
oiseaux plus grands que neige…
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Face au texte : rumination
Combien de fois faut-il répéter un mot pour qu’il ne veuille plus rien dire, pour qu’il perde toute saveur ?
Dira-t-on qu’il s’agit de le répéter, de le ressasser, de le remâcher ou de le ruminer ?
Vœu préliminaire du détective fantôme
Mon peu de terre avec mon peu de jour
Et ce nuage où mon esprit embarque,
Tout ce qui fait l’âme glissante et lourde,
Saurai-je moi, saurai-je m’en déprendre.
Il faudra bien pourtant qu’on m’empaquette
Et me laisser ravir sans lâcheté
Colis moins fait pour vous, Éternité,
Qu’un frais panier tremblant de violettes.
Supervielle, Gravitations
Je n’ai pas le droit, je suppose, mais Henri Michaux…
Quelque part, quelqu’un
Quelque part quelqu’un est chien et aboie à la lune
Quelqu’un est né chinoise et maintenant elle a dix-sept ans
Quelqu’un c’est une blonde et sa sœur est vive, véritablement pétulante
Quelqu’un son père est highlander
Quelqu’un… et puis ça lui a retenti sur les reins et maintenant fini, il dit qu’il aime autant mourir à l’hôpital
Quelqu’un il a de grosses solives à sa maison
Quelqu’un, il veut encore un peu de crème. Mais l’autre quelqu’un, c’est l’existence de Dieu qui le chipote
Quelqu’un vient d’avoir un moment de fierté qu’il expiera durement
Quelqu’un, il pleut
Quelqu’un, cette fois il pleut fort
Quelqu’un les gens d’à côté rentrent à l’instant
Quelqu’un il n’y a pas eu de brise aujourd’hui, et la houle de fond est encore forte
Quelqu’un, il pleut toujours, mauvais pour le toit
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En voilà un dont j’ai toujours aimé l’étrangeté
POUR ANNA BLUME
O toi, bien-aimée de mes vingt-sept sens, je te aime. — Toi tu te, je te, tu me.
— Nous ?
Ceci (soit dit en passant) ne convient pas ici.
Qui es-tu, fille indéchiffrable, tu es — — es-tu ? — Les gens disent que tu serais. Laisse-les dire, ils ne savent même pas où se dresse le clocher. Tu portes ton chapeau aux pieds et te promènes sur les mains, sur tes mains tu te promènes.
Oh ! là là ! tes habits rouges striés de plis blancs. Rouge j’aime Anna Blume, rouge je te aime. Toi tu te, je te, tu me. — Nous ?
Ceci (soit dit en passant) convient aux froides passions.
Anna Blume, rouge Anna Blume, comment disent les gens ?
Mise à prix :
1. Anna Blume a un grain.
2. Anna Blume est rouge.
3. De quelle couleur est le grain ?
Bleue est la couleur de tes cheveux jaunes.
Rouge roucoule ton grain d’oiseau vert.
Toi simple fille dans ta robe de tous les jours, toi animal vert bien-aimé, je te aime. — Toi tu te, je te, tu me. — Nous ?
Ceci (soit dit en passant) convient à la boîte aux passions.
Anna Blume ! Anna, A-N-N-A, j’égrène ton nom. Ton nom goutte doucement comme de la graisse de boeuf chaude.
Le sais-tu Anna, le sais-tu bien ?
On peut te lire aussi à l’envers, et toi, toi la plus belle de toutes, tu es à l’envers comme à l’endroit :
A-N-N-A.
Gouttes de graisse de boeuf me caressant le dos.
Anna Blume, toi animal de gouttes, je te aime.
Kurt Schwitters, ANNA BLUME.
(affiché en 1919 dans les rues de Hanovre)
Remerciements à Marc Dachy (traducteur) et aux éditions Ivréa (Paris)
Plus vague qu’un souvenir d’enfance, à Venise en 1911
Un jeu en forme d’exercice moral pour octobre
Le jeu de l’imposteur
Imaginez que vous êtes un imposteur. Dites-vous que la position que vous avez atteinte est usurpée. Figurez vous que tout ce que vous avez acquis est le fruit d’un vol. Persuadez-vous que l’estime qu’on a pour vous est imméritée. Faites le compte de vos mensonges et de vos infamies secrètes. Remémorez vous les moments de votre vie que vous avez préféré oublier.