La glace est rompue, l’invité peut paraître.
Prononcé, le mot vole ; écrit, il nage.
La chute d’un mot peut entraîner celle du livre.
La faim c’est le jour.
Creuser, c’est suivre le chemin de l’ombre. L’infini est noir.
À chaque mot, sa part d’encre.
Les paroles circulent vêtues d’haleine.
Les paroles ont les sons pour ombre.
Edmond Jabès, Le Seuil/Le Sable, poésies 1943-1988, nrf.