Érinna, poétesse grecque de l’Antiquité dont il ne reste que quelques vers épars serait morte très jeune. Ici, elle célèbre sa défunte amie Baucis, et se rappelle leurs jeux d’enfants, la « torti-tortue » ou la figure de Mormô, croquemitaine femelle et chevalin, utilisée pour faire peur aux enfants. Érinna serait originaire de l’île de Rhodes.
J’ai trouvé beaucoup de charme à ces fragments discontinus, à leurs silences et ellipses.
tu étais … les fillettes … les fiancées ; … la tortue
… la lune ; … tortue … ;
… le feuillage … adoucit ; … la lune … tondre l’agnelle
… dans la vague profonde ; des blanches cavales tu sautas en un bond impétueux. Ah ! moi, je criai à pleine voix « … tortue » ; en bondissant tu courus à travers l’enclos de la grande cour.
C’est pourquoi, infortunée Baucis, sous le poids du lourd chagrin, je gémis sur toi. Et dans mon cœur, nos jeux restent à jamais, tout chauds encore ; mais les jeux auxquels nous nous plaisions ne sont plus que cendres, et les robes de nos poupées … dans nos chambres
pour les fiancées … ; et dès l’aube… mère en chantant … aux fileuses, venait les …, ah ! Mormô faisait grand’peur à la petite …,
sur sa tête elle avait de grandes oreilles, et elle marchait à quatre pattes ; et elle changeait d’apparence.
Mais lorsque vint le temps pour toi d’entrer au lit d’un mari, tu oublias tout ce que tu avais appris de ta mère quand tu étais petite,
chère Baucis ; Aphrodite… l’oubli… Pleurant sur toi, … je laisse de côté … ; car mes pieds ne sont pas capables de quitter la chambre, mais je ne puis non plus poser mes yeux sur ton cadavre, ni gémir
…chevelure défaite sans voile, car la pudeur qui m’envahit rougit mes joues et les déchire … ; mais toujours dans le passé … à l’âge de dix-neuf ans …
à sa chère Érinna … regardant la quenouille … sache que pour toi … tu enroulais en souriant … .
La pitié me … aux jeunes filles …voyant la lumière du jour … et la chevelure au vent …
… la conversation charmante… aux cheveux gris, qui sont, pour les mortels, les fleurs de la vieillesse. Et toi, ma chère, …Baucis, en pleurs … la flamme …
en entendant les lamentations … Ô Hyménée … souvent effleurant … ô Hyménée …
Hélas, infortunée Baucis …