Pour mon roman encore inédit, que je relis encore, Le Chevalier véridique, j’ai écrit ce poème, imité des ballades de l’Aurès des anciens temps.
Oiseaux, cessez vos chants !
Tais-toi, le vent !
Malgré son courage,
L’ami de l’homme à l’épée,
Le chevalier véridique,
Les Français l’ont pris.
Seul Dieu est immuable dans les Cieux.
Près de sa maison,
Le palmier abattu a saigné
Et ses fils ont été dispersés.
Une averse de flammes
A brûlé le lieu de prière et d’études,
Dispersé les feuilles des savants traités.
Seul Dieu est immuable dans les Cieux.
Le sage de la montagne rouge est tombé,
Une vile trahison
L’a livré à ses ennemis !
Ô montagnes difficiles à gravir,
Hélas ! montagnes de la révolte,
Qu’êtes-vous devenues ?
Seul Dieu est immuable dans les Cieux.
Mais les graines semées par sa voix
Germeront et des épis nombreux
Lèveront dans les oasis et les villages.
Reviendra le temps de l’abondante moisson
Et de la faucille recourbée
Comme un croissant de lune.