Du « grand réthoriqueur » Jean Molinet (1435-1507), cet éloge de l’empereur Maximilien, en rimes équivoquées dans lequel se cachent vingt-trois noms d’oiseaux (ou au moins d’animaux volants) :
Aigle impérant sur mondaine macyne
Roy triumphant, de proesse racyne,
Duc, d’archiduc père, et chief du thoison
Austrice usant de fer à grand foison
Phenix sans pèr, né sur bonne planette,
Coulomb bénin qui la pensée a nette,
Cocq bien chantant, se le Turcq t’escarmouche,
Mets le aux abbais, comme ung chien qui s’esmouche,
Oie ta voix, ton ost, cheval et pie !
Pou veillons sur celluy qui nous espie,
Pellican vif, qui sur nous sang espans,
Griffon hideux, ennemis agripant.
A loer est ton sens, point n’es butor,
Grue, corbaux, ne Midas qui but or ;
Faisant ictiers, te donne ce que j’ay
Divers oiseaux en lieu de papegay.
Note: « L’anette » est un vieux nom pour la cane, les « pouveillons » sont des papillons.