La Bastille
La première fois que j’ai visité Paris
Je suis allé à l’endroit où la Bastille
s’était dressée, et bien que
J’y aie vu la colonne
J’étais trop conscient que
La Bastille n’y était pas :
Je n’ai pas su comment
Voir la vacuité.
Quand les gens vont voir
Les Twin Towers disparues
Ils semblent apprécier de ressentir
Le manque de quelque chose
Je n’aime pas être conscient
Que ma mère n’existe
Plus ou le sentiment d’en
Être conscient. Pardonnez-moi
De comparer ma mère
À un vaste édifice. Et aussi
De parler d’absence.
Le ciel rouge et noir
Au-dessus des toits
S’assombrit et les habitants
Se hâtent vers chez eux pour dîner.
J’espère vous revoir bientôt.
Ron Padgett, Nine Poems, in Jacket Magazine.
L’original anglais : Jackett Magazine.
La métaphysique du mot entrevue par un idiot
Un jour le mot a échappé à la voix
Un jour le mot s’est coupé de la voix
s’est tu
Couché sur une feuille d’écorce
couché sur une tablette d’argile
imprimé
a dit mot sans que personne ne parle
Un jour le mot s’est séparé de la présence
Le mot a déserté le théâtre de la parole et du corps
s’est extrait du rythme et du chant
Soudain le mot
message d’un absent à un absent
signe d’absence
Impression de son
Voix fantôme
voix sans chair
Définitif, permanent, le mot
griffé dans le papier
incisé dans la pierre
Tracé effrayant, rune menaçante
sur la borne, sur l’arbre, à la frontière
Un jour le mot a volé comme une flèche
a navigué, autres temps autres lieux
Un jour le mot s’est coupé de la voix et du souffle
s’est coupé de la vérité du corps
s’est désincarné
bandelettes et momies
A ouvert des abîmes d’absence
a murmuré des mensonges
Un jour le mot a mué, est devenu étranger à son ancien corps
l’a quitté comme on quitte une chrysalide
Un jour le mot est devenu écriture
un jour le mot est devenu bibliothèque
un jour le mot est devenu le parler des morts
plus encore que celui des vivants
Chez nous, chez eux
Chez nous, plus les tableaux aux murs sont nombreux, plus la vue en est réjouie ; au Japon, ils sont d’autant mieux appréciés qu’ils sont moins nombreux.
Nous plantons dans nos jardins, à dessein, des arbres qui portent des fruits ; les Japonais apprécient d’autant mieux leurs nivas, ou jardins, qu’ils ne donnent que des fleurs.
Nous avons des cheminées ; les Japonais des cotacçus couverts, au milieu de la maison.
Européens & Japonais, traité sur les contradictions et différences de mœurs, écrit par le R. P. Luis Frois au Japon, 1585, trad. Xavier de Castro [?], éditions Chandeigne, Paris.
Nouveaux ateliers d’écriture l’Eau de là
Bibliothèque Municipale, Square Pfalzgrafenweiler, 28240 LA LOUPE
Mardi 12 avril 2016 de 14h à 16h
Samedi 23 avril 2016 de 14h à 16h
Vous pouvez vous inscrire à l’une de ces dates ou aux deux… Et c’est gratuit ! Renseignements/Inscription au 0975 790 791
Vous êtes conviés à un atelier d’écriture et de parole gratuit avec le romancier et auteur de théâtre de rue Jean-Baptiste Evette pour examiner comment un récit, une émotion, une sensation peuvent se transformer en texte ou même en poème, individuel ou collectif.
Que vous souhaitiez prendre la plume, jouer avec les mots, apporter un document, une image, ou simplement raconter une histoire, un souvenir, vous êtes les bienvenus. Le thème prévu est l’eau, de la rivière à la source, sans oublier les poissons, les ondines ou les moulins. Peut-on rêver sujet plus porteur, plus profond et plus mystérieux ?
Cette aventure créative ne se fera pas sans vous…
Infortunes du poète
Au théâtre
Les deux textes que j'ai écrits avec et pour les Grandes Personnes joués dans un théâtre parisien.
Posté par Paul Lepic sur jeudi 10 mars 2016
Fragment de Maldoror
Où est-il passé ce premier chant de Maldoror, depuis que sa bouche, pleine des feuilles de la belladone, le laissa échapper, à travers les royaumes de la colère, dans un moment de réflexion ? Où est passé ce chant… On ne le sait pas au juste. Ce ne sont pas les arbres, ni les vents qui l’ont gardé.
Isidore Ducasse-Lautréamont, Les Chants de Maldoror.
Anthologie des poèmes écrits lors des ateliers l’eau de là
Osons être profonds, osons jeter l’hameçon dans la mâchoire du mystère
Anthologie des poèmes écrits lors des ateliers l’eau de là, avec des enfants et des adultes, à Saint-Germain de la Coudre, au Theil sur Huisne et à Bretoncelles, organisés par le parc naturel du Perche et la Compagnie du théâtre
L’eau de là, anthologie des ateliers d’écriture
Troisième atelier ancêtres à Nanterre
ANCÊTRES À NANTERREBref,le samedi 12 mars, si vous n'êtes pas à la représentation de La Ligne jaune à Lognes (15h,…
Posté par Les Grandes Personnes sur mercredi 2 mars 2016
La vie dans la campagne de l’Orne, avant la mécanisation
Grâce à un atelier d’écriture, grâce à la confiance de quelques anciens, une poignée de fragments nostalgiques, drôles et parfois tristes sur la vie de jadis dans les campagnes, dans les environs du Mêle-sur-Sarthe, à l’époque où les villages étaient pleins d’enfants et où les fermes recrutaient des ouvriers agricoles en grand nombre. Quelques souvenirs de l’exode, des bombardements aussi. Et un parler inventif et énergique que j’ai essayé de retranscrire.