Un petit reportage en anglais, comme avant-goût ou comme souvenir du spectacle écrit collectivement pour le National Arts Festival de Grahamastown, Afrique du Sud.
site personnel
Un petit reportage en anglais, comme avant-goût ou comme souvenir du spectacle écrit collectivement pour le National Arts Festival de Grahamastown, Afrique du Sud.
La lignée, les arbres la comprennent différemment. Leur généalogie remonte à des ères dont nous n’avons pas mémoire. La hauteur et la puissance de leurs ancêtres nous dépassent. D’ailleurs, à l’assaut des rocailles ou des dunes, un arbre enterre une branche ou pousse une racine : il engendre alors des jumeaux parfaits sans l’intermédiaire des fleurs et des fruits. C’est nos conceptions qu’il bouleverse. Ces bosquets, ces taillis sont-ils le même individu dans plusieurs corps ou plusieurs individus au lignage identique ?
Photographie de P.-A. Touge
Les quelques commentaires que recelaient ces pages ont été effacés par une intervention intempestive de l’hébergeur, sans mon accord.
Pour la compagnie Les Grandes Personnes, j’ai encadré l’écriture du spectacle Ancestors – Voorvaders – Izinyanya représenté au National Arts Festival de Grahamstown, en anglais, afrikaans et xhosa (juin-juillet 2012).
Photographie de Hannah Paton (merci Hannah Paton)
Les participants à cette fiévreuse aventure de deux semaines en écriture, construction des marionnettes, sculpture, costume, mise en scène, chorégraphie et musique :
Siyabonga Adam, Mary Adriaan, Philippe Awat, Malibongwe Butana, Efese Betela, Christophe Evette, Jean-Baptiste Evette, Ntombizanele Frans, Sinethemba Fudwana, Flor-Marie Fuentes, Sivuyile Funze, Masixole Heshu, Vuyani « Nyish » Hoboshe, Mona Hopshire, Andiswa Jika, Yabako Konate, Thembisa Kondile, Puleng Leeu, Xolani Madinda, Ziyanda Makhathini, Mercy Manci, Sisonke Matiwane, Zamuxolo Mgoduka, Warren Mills, Ronald Mohapi, Shirley Moodley, Maurizio Moretti, Khanyisa Nomoyi, Sive Ntshinga, Sakhumzi Papy, Hannah Paton, Thandile Pongolo, Malibongwe Radebe, Ntombozuko Tinise, Peter Tobias, Joyce Trompetter, Leon Trompetter, Nyaki Tsana, Nomandla Tyukana, Nonelelwa Tyukana.
Photographie de Hannah Paton (merci Hannah Paton)
Après une longue attente, la traduction que Xavier Garnier a réalisée avec mon aide du redoutable Soleil noir de Dambudzo Marechera, mort à 32 ans au Zimbabwe, vient enfin de trouver un éditeur, Vent d’ailleurs.
Je pratique dans mes carnets un nouveau genre littéraire qui consiste à décrire des textes sans les écrire. On peut aussi écrire les textes, les décrire puis les détruire, pour ne conserver que leur description.
Ce pavé que l’Europe foule
Est gras encor du suif des morts.
Leurs os, qui n’ont plus de remords,
Y dorment au pas de la foule,
D’un sommeil noir, à pleins paniers.
— Dors-tu, Cathau, loin des charniers
Où tes crapauds, sous l’herbe verte,
Enchantaient le cœur des passants :
Toi qu’un jour l’aube, aux Innocents,
Trouva nue, et la gorge ouverte ?
Paul-Jean Toulet, « Dixains », Les Contrerimes, Poésie/Gallimard.
J’apprécie depuis longtemps Robert Littell qui marie de manière paradoxale le roman d’espionnage et la poésie. C’est grâce à un de ses romans L’Hirondelle avant l’orage (traduction étrange de The Stalin Epigram) que j’ai découvert la poétesse Anna Akhmatova :
Avec toi, mon ange, je n’ai pas rusé,
Comment se fait-il que je t’ai laissée,
Odalisque captive, en proie
À toute la douleur irrémédiable de la terre ?
Sous les ponts, des absinthes odorantes ;
Au-dessus des brasiers, des étincelles d’or ;
Le vent menace, hurle comme un damné ;
Une balle perdue, sur l’autre rive,
Cherche ton pauvre cœur.
Et seule dans la maison froide,
Blanche au milieu de la lumière blanche,
Tu célèbres l’amertume de mon nom.
Traduction J.-L. Backès, Anna Akhmatova, Requiem, Poème sans héros et autres poèmes, Poésie/Gallimard.
Robert Louis Stevenson, priez pour moi.