Saule du nouvel an

À fréquenter le vieux
saule têtard chevelu
sorcier de la Gaule
au bord du terrain de foot
saule blanc, j’imagine
me revient toute la cohorte
des marais, rives et fossés
marsault, vime
osier multicolore
lusse, gravange
saule fragile

avec le saule
baguette d’Hermès
espérons voir l’an
gagner en légèreté
et souplesse, flexibilité, rebond
monter vers les cimes

avec le saule
découvrir les secrets d’endurance
et d’optimisme du castor
toujours à bâtir, à rebâtir
sans découragement
dopé à l’acide salicilyque
ou pas, pour l’année

avec le saule
la patience préhistorique
du vannier, du mandrier
et du faissier
tresser claire-voie d’osier,
panier ou clôture
nasse à poème
lier et relier

avec le saule
l’idylle et le lien
qui tenait une barque accrochée
mangé par une chèvre
ô Daphnis et Chloé
puis ligatures pour attacher
les sarments
ou les branches
des arbres palissés

avec le saule
la solidité des racines
qui maintiennent la berge
et la pente

avec le saule
l’hallucinante fécondité
des boutures qui bourgeonnent
à tout coup
même plantées à l’envers
si le terrain est favorable
au point même
que des branches de saule
à tremper aident
d’autres espèces
à créer de nouvelles racines

alors que souvent je sèche

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