Parfois, il faut que je traduise un poème, celui-ci est d’une poétesse navajo vivant actuellement au Nouveau Mexique, Paige Buffington. Pour lire l’original en anglais, c’est ici :
Route n° 11
Les collines montent et ondulent, cuivrées et solitaires comme la selle laissée par l’aîné des oncles de la famille. Nous approchons des panneaux routiers troués par des balles, des murs couverts de citations bibliques du vieux magasin où le nomade et le désespéré dansaient, plantant leur paume dans la poitrine de ceux qu’ils aimaient ou qu’ils affrontaient.
Voici le vallon où les parents ont porté le matelas du mort ou du mourant pour le brûler — où les cousins se sont rassemblés pour tirer sur des bouteilles, de la vieille vaisselle, le chien qui avait tué quatre moutons.
Voici aussi le terrain où la sœur a sa demeure.
Voici l’endroit où les filles ont arrêté leur vélo pour écouter les détonations, voir les lapins s’éparpiller, où elles ont poussé du pied les cartouches vides, où elles ont regardé la fumée et la poussière monter jusqu’à cacher les corbeaux, couvrir le lever de lune —
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