La nécessité de revenir à Nerval naît d’un remords de n’en avoir pas assez dit, et sans doute d’un mouvement de reprise plutôt nervalien, lui qui réutilisa, découpa, colla, réécrivit plusieurs fois les mêmes textes au sein d’une œuvre pourtant variée et abondante. M’apprivoisa à son étrangeté de premier abord le fait d’y retrouver le goût de mon grand-père Georges pour les généalogies imaginaires et les contes invérifiables sur les origines lointaines des noms de famille.
Je me souviens très bien que c’était l’été où, alors que j’étais d’une famille de la petite fonction publique, je travaillai pour la première fois en usine, à Sainte-Mère-l’Église, et où je découvris la vie et la solidarité du monde ouvrier. Avec mon premier salaire, je partis en Grèce, visitai Delphes, « La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance ? »
Me pousse aussi vers Nerval mon goût du sommeil et des songes, de l’inspiration remontée de leurs profondeurs troubles, et une rébellion très profonde contre le monde tel qu’il est, tel qu’il va, tel qu’on nous le vend.
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