Colosse tors au talus
de silex, argile et fougère
traverse plus
sereinement l’hiver
que moi
sur le chemin
du Chardonnet
Charme gris
s’ocelle de blanc
de vert
Moussu, enlierré
vieillard aux jeunes rameaux
rêve des formes
au long cours
Le bric-à-brac de Jean-Baptiste Evette
site personnel
Colosse tors au talus
de silex, argile et fougère
traverse plus
sereinement l’hiver
que moi
sur le chemin
du Chardonnet
Charme gris
s’ocelle de blanc
de vert
Moussu, enlierré
vieillard aux jeunes rameaux
rêve des formes
au long cours
À Christophe Evette
Pourquoi est-ce que
je m’obstine
à comparer l’écriture
et la sculpture ?
Jeune, j’ai perdu du temps
à explorer l’analogie
entre la poésie et l’orfèvrerie
mais il faut chercher plus loin
Le texte manque-t-il de relief ?
Je pense trop vite
pour bien penser
J’ai même écrit une fable :
Mousseron possédait une technique
d’écriture bien à lui
D’abord, il écrivait un roman
d’une taille épouvantable
à donner des sueurs froides aux éditeurs
puis, petit à petit
phrase à phrase
mot à mot
le réduisait.
Il biffait, il effaçait
des paragraphes
Des chapitres entiers disparaissaient
Arrivait le moment où
il ne restait plus qu’une phrase
Quel suspens dans cette phrase !
Quel merveilleux concentré de sens !
Puis il ne restait plus qu’un mot
Comme il faisait jouer toutes ses facettes !
Enfin, il égorgeait le dernier mot
d’une plume qui ne tremblait pas
le chant du cygne
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