Marle Bévis, après avoir dominé trop facilement le champ des sciences humaines, décide finalement d’être prince des poètes. Couronné de laurier, enveloppé nu dans un drap blanc, juché sur son escabeau, il nous prend de haut. Sans vergogne, Marle Bévis prophétise. Son poème épique baptise le midi « instant zénithal », la soupe « chaos primordial ». Sa plume travestit la pensée la plus ordinaire et la métamorphose en vers oraculaires, sibyllins et jaculatoires. Ses strophes convoquent la foudre, le crachat, la nudité. L’érotisme n’effraie pas Merle Bévis. Volontiers érigé et phallique, il appelle une fellation « un air de flûte épileptique ». Bref, il assoit son postérieur marmoréen sur la banalité de nos existences.