Quand tout l’ mond’ doit êt’ dans son lit
Mézig trimarde dans Paris,
Boïaux frais, cœur à la dérive,
En large, en long, su’ ses deux rives,
En Été les arpions brûlés,
En Hiver les rognons cinglés,
La nuit tout’ la Ville est à moi,
J’en suis comm’ qui dirait le Roi,
C’est mon pépin… arriv’ qui plante,
Ça n’ peut fair’ de tort à la Rente.
À chacun son tour le crottoir.
J’ vas dans l’ silence et le désert,
Car l’ jour les rues les pus brillantes,
Les pus pétardièr’s et grouillantes,
À Minoch’ sont qu’ des grands couloirs,
Des collidors à ciel ouvert.
J’ suis l’Empereur du Pavé,
L’ princ’ du Bitum’, l’ duc du Ribouis,
L’ marquis Dolent-de-Cherche-Pieu,
L’ comt’ Flageolant-des-Abatis
L’ baron de l’Asphalte et autres lieux.
J’suis l’baladeur… le bouff-purée,
Le rôd’-la nuit… le long’ ruisseaux,
Le marque-mal à gueul’ tirée
Le mâche angoiss’… le cause-tout haut.
…
Jehan Rictus, Les soliloques du pauvre, « Les Masons ».